Prison H15



Samedi, 9 heures du matin.

On l'a tous en tête, on a conscience d'où est-ce que l'on va mettre les pieds.
Nous voilà aujourd'hui devant cette prison de plusieurs hectares totalement à l'abandon.

Après avoir passés les portiques de sécurité quelques peu insolites, nous 
entrons dans le premier bâtiment carcéral, celui des garçons.

L'ambiance pèse, nous chuchotons.

On y est, cet endroit imaginé de tous, souvent vu à la télévision.
Les cellules se comptent par centaines, les détenus se tenaient ici, dans ces micros pièces
ou l'on peut à peine vivre..

Alors que nous prenions le temps de s'incommoder au lieux que nous entendons déjà des bruits de 
pas, à quelques mètres. Nous sommes sur nos gardes, groupés, on nous avais prévenu à l'avance.
" faîtes attention au camp de roumains au bord de la prison. "
Au loin, une masse d'une quinzaine d'homme approchent, doucement, vêtus 
de noir de la tête aux pieds.
J'aperçois néanmoins la plupart de ceux-ci, non pas des armes à main, mais des trépieds.
La tension redescends, il s'agit d'un groupe de photographes Anglophones.
Nous ferons plusieurs rencontres de ce genre durant notre visite.

Nos esprits étant libérés, nous reprenons notre balade dans ce monde abstrait.
Nombreuses sont les inscriptions de prisonniers aux murs des cellules, des 
morceaux de vies qui ne me laisse indifférent.

Un détail me choque particulièrement.
D'après les autorités, tout les documents confidentiels des détenus ont été 
 récupérés, plus un seul se trouve dans la prison.
Mensonge.
Tout ces énormes classeurs à même le sol, contenant des centaines de pages, 
répertorie les fameuses fiches d'identité des prisonniers.
Leur noms, leurs adresses, leurs numéro de mobile, leurs faits et geste,
leur numéro de sécurité social, et j'en passe, par terre, à la vue de 
tous.

Nous avions sous-estimés la capacité du spot, nous en sortirons 
en fin d'après-midi, sans avoir tout visité, un deuxième passage sera nécessaire.

Cette visite est une première pour notre groupe, il faut dire aussi 
que ce genre de lieux ne court pas les rues dans le monde de l'exploration urbaine.
Riche en émotion à la vue de ces détails qui me laisse imaginer ce qui 
s'y est passé, les conditions dans lesquelles vivaient ces gens est absurde, on aperçoit 
 pas l'horizon depuis les cellules. Quatre murs, c'était leur quotidien, sans parler
des altercations quotidiennes et des conditions de vie.

À ceux qui compte s'y rendre prochainement, je n'est qu'une chose à vous dire, 
soyez prudent, allez-y en groupe. Ah et prévoyez également votre journée et 
de quoi déjeuner sur place, l'aller-retour risque de vous faire perdre plus d'une heure !

Je vous laisse à présent découvrir en images ce monde décalé, 
pour ma part je m'en vais me coucher après ce weekend en prison bien 
fatiguant !
















































































































































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